Les défis liés à la productivité au Canada
Theo Argitis et Michael Gullo témoignent devant le Comité de l’industrie sur les défis liés à la productivité au Canada
Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les députés,
Je vous remercie de l’occasion qui nous est offerte de comparaître devant ce comité.
Nous sommes réunis aujourd’hui au nom du Conseil canadien des entreprises, qui représente les chefs de la direction de plus de 170 grandes entreprises canadiennes de tous les secteurs de l’économie. Ensemble, nos membres emploient plus de 2 millions de Canadiens et leurs entreprises sont responsables de la majeure partie des exportations, des investissements et des activités philanthropiques du secteur privé au Canada.
Le Conseil canadien des entreprises a une mission essentielle : contribuer à bâtir un Canada plus fort, plus compétitif et plus prospère. Et nous considérons la productivité et l’investissement comme des éléments absolument fondamentaux pour réaliser cette mission.
Vous avez déjà entendu parler, lors des audiences précédentes concernant cette étude, du bilan décevant du Canada en matière de productivité. Les données le confirment amplement. Je ne répéterai pas les statistiques, si ce n’est pour souligner le message essentiel qu’elles véhiculent. Depuis plus d’une décennie, le Canada n’investit pas au rythme nécessaire pour maintenir la compétitivité de son économie ni pour soutenir l’augmentation du niveau de vie auquel les Canadiens s’attendent.
En bref, notre crise de productivité est en réalité une crise d’investissement. Nos industries et nos travailleurs manquent cruellement de capitaux.
On parle souvent de productivité comme s’il s’agissait d’un concept économique abstrait. Or, la productivité mesure simplement la valeur que nous créons avec le temps, les compétences et le capital dont nous disposons. Investir dans de meilleures machines, des technologies modernes, des équipements de pointe, la formation et l’innovation accroît la productivité, les salaires augmentent et les entreprises prospèrent. Lorsque l’investissement stagne, la productivité chute et les revenus stagnent. C’est précisément ce qui se produit au Canada.
Au cœur du défi de la productivité se trouve donc un défi d’investissement.
La question fondamentale qui se pose à ce comité, et plus largement aux décideurs politiques, est simple :
Qu’est-ce qui freine l’investissement au Canada ?
Pourquoi les entreprises hésitent-elles, reportent-elles leurs investissements ou choisissent-elles d’autres juridictions ?
Ces obstacles sont bien connus et vous les avez tous entendus. Il s’agit notamment d’infrastructures insuffisantes pour le transport des marchandises et l’alimentation énergétique de l’économie, de systèmes de réglementation et d’autorisation trop lents et imprévisibles, et d’une incertitude plus générale qui rend les engagements à long terme plus difficiles. Notre système fiscal, quant à lui, n’est pas suffisamment concurrentiel pour compenser ces faiblesses. Et je suis certain que nous aborderons bon nombre de ces questions au cours de la prochaine heure.
Avant de conclure, permettez-moi de dire un mot au sujet du récent budget fédéral. Il comprend plusieurs mesures qui vont dans la bonne direction : des initiatives pour un système fiscal plus concurrentiel, des signaux encourageants quant à l’amélioration du cadre réglementaire, des efforts renouvelés pour attirer les talents et un financement supplémentaire pour les grands projets. Ce sont là autant de mesures positives.
Notre inquiétude est que le rythme des changements ne soit toujours pas assez rapide pour sortir l’économie du piège du sous-investissement. Après une décennie de sous-investissement et d’incertitude, nous avons besoin de plus que de modestes progrès.
Le Canada possède d’énormes atouts. Nous avons les ressources dont le monde a besoin, les talents pour être un chef de file dans les industries de pointe et les institutions pour soutenir la croissance à long terme. Ce dont nous avons besoin maintenant, c’est d’agir d’urgence et de nous concentrer sur la facilitation d’investissements privés à grande échelle. Le coût de l’inaction est la stagnation continue. L’audace, elle, sera récompensée par une économie plus forte et plus productive, qui assurera une hausse des revenus et des perspectives durables aux Canadiens.
Merci, Monsieur le Président. Je suis heureux de répondre à vos questions.






